Etape 1 - Sur les pentes de l'Alpe d'Huez
Jeudi 27 juin 2013. Un voyage pas comme les autres que ce périple au coeur de l'Italie du Nord, du Piemont à la Toscane, en passant par la Lombardie, l'Emilie-Romagne, la région des lacs italiens et le Val d'Aoste. Pourquoi un voyage pas comme les autres ? Parce que je pars avec ma fille et un de ses meilleurs amis... Deux ados âgés de 13 et 14 ans dans les bagages... Mauvaise idée, voire très mauvaise idée ! C'est qui la bonne poire, au fait ? C'est Bibi... !
Bref, en cette fin juin, c'est avec le coeur léger et une réelle envie de découvrir l'Italie du Nord que je prends la route... de l'Alpe d'Huez !*** La vérité, c'est que je n'ai jamais vu les Alpes de ma vie. Du coup, grosse séance de rattrapage !
Le temps de charger la titine jusqu'à la gueule, d'embarquer mes deux monstres sur les banquettes arrière de ma BMW, de balancer la musique à fond via mon superbe radio-cassette des années 90 et d'avaler les quelque 550 km qui séparent Montargis des 21 virages de la montée mythique de l'Alpe-d'Huez, et me voici au pied de la grande montagne. "Wouah, les enfants ! Z'avez vu, on est au coeur de la légende du Tour de France !" Regard de biais de Léa et premier silence de L*** (il se reconnaîtra ce petit con !), genre "j'ai 14 ans et je t'emmerde, j'ai déjà tout vu et tout entendu et surtout ne viens pas m'emmerder à venir polluer mon monde de petit merdeux pourri-gâté par maman". Bref, du haut des 1.860 mètres de l'Alpe, je me sens seul au monde et quelque chose me dit que ça ne va pas être rigolo tous les jours avec la tête de noeud qui squatte l'arrière de mon bolide et qui croit avoir inventer le bouchon du Coca... Qu'à cela ne tienne, moi, je suis venu pour ça, pour ce gentil panneau mythique qui marque le départ de la plus célèbre étape cycliste du monde : "Kilomètre zéro - top départ". Le pied, quoi !

Allez zou, deux petites tapes sur le tableau de bord et je m'élance dans la montée. Un à un, j'égrène les numéros des virages... Derrière moi, les soupirs ennuyés de mes deux monstres répondent en écho à ma ferveur populaire. Bref, c'est un bide total. "Tinkiet, mon Loulou, accroche-toi au volant et profite... Souviens-toi du père Hinault qui avalait les lacets comme d'autres enfile les perles..." Mon héros à moi. Du coup, à mesure que ma titine arrache le goudron de la montée, je sens que je me rapproche des anges de mes vieux souvenirs d'adolescent retardé ! Encore quelques virages et je serai au sommet.

Je n'en crois pas mes yeux... Mon char d'assaut a grimpé la montagne mythique comme une jeune jouvancelle ! Tout ça vaut bien une petite photo souvenir pour immortaliser ce moment !


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